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La priorité au local
20 mars 2023

L'agriculture

L’agriculture

 

L'agriculture européenne après un virage dans les années 1950. Elle est passée d'un modèle paysan à un système agro-industriel. Cette bascule a totalement transformé notre modèle agricole, nos paysages, notre alimentation.

 

La ferme devient exploitation agricole. Alors que, depuis toujours, les paysans mangeaient ce qu'ils produisaient, ils vont désormais faire leurs courses au supermarché, comme tout le monde. Pourquoi ?

Parce qu’ils ne produisent plus que du blé, du porc, de la betterave à sucre. Chacun choisit sa spécialisation en fonction de la rentabilité supposée du produit.

 

Entre les années 1950 et 2016, la production alimentaire totale en France double quasiment. Les rendements annuels moyens de blé passent de 10 à 70 quintaux à l hectare entre 1950 et 2000, et la vache contemporaine consomme 2 fois plus d'aliments et produits 5 fois plus de lait. Dans le même temps, le besoin de main-d'œuvre agricole : non seulement les machines ont remplacé les bras, mais les surfaces cultivables diminuent régulièrement pour laissez place aux banlieues périurbaines. Du coup les petites fermes disparaissent à toute allure, absorbé par les plus grosses ou avalées par l'artificialisation, 2,2 millions de ferme en 1995, il ne reste que 436000 exploitations agricole en 2019, six dois moins.

 

En 1995, l’OMC (organisation mondiale du commerce) prend le relais du GATT (général agreement on taridds and trade). La création de l’OMC a pour objectif de favoriser les échanges commerciaux (165 pays). Les paysans du monde entier sont en concurrence directe les uns avec les autres sur le marché mondial. Le prix de revient du plus compétitif fixe le prix international et s'impose à tous.

Conséquence, depuis plusieurs années, on assiste à une tendance à la baisse des prix agricoles mondiaux. Ces politiques ont réduit la rentabilité de l'agriculture partout dans le monde, favoriser l'exode rural et encourager les investissements pour développer la production agricole. L’OMC laisse le champ libre aux grands groupes agro-industriel internationaux. Leur exploitation adopte la monoculture intensive, pratique agricole qui détruit la biodiversité, appauvrit les sols et augmente souvent la déforestation, tout ça pourra alimenter nos rayons de supermarché.

 

Les agriculteurs sont découragés de ne pas pouvoir vivre de leur production et cessent de travailler la terre, cela réduit l'offre alimentaire locale, qui devient insuffisante par rapport aux besoins. Les paysans sont devenus le maillon faible du système agroalimentaire, près d'un quart des agriculteurs vivent sous le seuil de pauvreté.

Les technologies modernes permettent à un agriculteur de piloter seuls des exploitations de plus en plus grosses, ce qui augmente énormément la charge de travail à certains moments de l'année(semi, moisson). Isolement, la transmission au moment du départ à la retraite, concurrence, baisse de revenus, endettement, mise au norme, investissement, crise sanitaire… les difficultés auxquelles les agriculteurs doivent faire face sont interminables. En exigeant à la fois qualité et traçabilité, les 2 mamelles de la sécurité sanitaire des aliments, en imposant un impératif de protection de l'environnement et de bien-être animal, le consommateur augmente la pression sur l'exploitant. Ces derniers se retrouvent alors noyés sous l'injonction contradictoire : produire toujours plus(pour nourrir la population) et moins cher pour l'agroalimentaire et toujours plus vertueux en matière environnementale pour les consommateurs citoyens.

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